Debout 6h30, durement réveillée par le bruit des vagues et les rayons du soleil qui dansent sur les draps de mon lit. Pfiou, le surf a l’air sympa en face de la maison ! J’enfile un maillot et je m’y met.

Je rame jusqu’au line up où une nana a laissé sa vie, dévorée par un requin deux semaines auparavant. J’essaie de ne pas y penser, je vois mes pieds sous l’eau alors ça me rassure. Je me met des petits coups de pression quand mon leash vient frôler ma jambe mais très vite j’oublie tout ça quand à la première vague une tortue passe sa tête en dehors de l’eau. Quelle chance de pouvoir partager leur playground, qu’elles nous laissent jouer avec elles et nous suivent dans nos mouvements.

Au début c’est assez étrange de voir passer une énorme tâche noir à côté de soi sous l’eau et puis finalement cette peur se transforme en énorme excitation quand je réalise que je suis entrain de surfer avec Franklin (si tu es né en 90, t’as forcement la référence).

Je chope mes vagues, toujours sans gopro dans la bouche parce que j’aime pas ça et que j’ai envie de profiter avant de faire des images. Adam de son côté filme tout ce qu’il fait. C’est lui le blogger en fait ?!

Je sors de l’eau avec un énorme smile en voyant l’acai bowl qui m’attend sur la table du petit dej. A ce moment là j’ai juste envie qu’on brûle mon passeport, qu’on m’oublie là bas et qu’on me renomme Iwalani Kai.

Il est 9h et les surfeurs qui cohabitent avec nous dans la maison veulent absolument aller faire une randonnée, j’aime pas marcher mais je décide de les suivre parce que marcher à Hawaii ça compte pas et que la vue va être dingue. Je ne suis pas déçue, c’est incroyable. Je m’assois sur un petit banc en béton face à la vue et je réalise. Que la terre est grande, que l’océan est à perte de vue et que nous ne sommes que des petites miettes. Une miette chanceuse et reconnaissante de pouvoir réaliser ses rêves. C’est fou quand même, il y a 5 ans j’étais à Lille et je ne savais même pas ce que le mot offshore voulait dire. Aujourd’hui je suis là, assise sur ce banc à Hawaii à me demander si je vais surfer à droite ou à gauche de Pipeline.

Je respire un bon coup, je relance ma musique « Loss for words » de Landon Mcnamara à fond dans mes oreilles et je cours pour descendre en pensant à tout ce qui m’attend. « I don’t like hiking but yes… why not… » leur dis je 1h plus tôt, les autres membres du groupe me regardent passer à pleine vitesse et me prennent pour une psychopathe. Je m’en fiche, je suis en vie et je compte bien en profiter !

Il fait super chaud quand j’arrive en bas et je rêve de me jeter dans l’eau. Ça tombe bien parce que nous sommes à deux pas de shark Cove, un endroit où l’on peut plonger avec les poissons et les tortues. J’ai les yeux grands ouverts à travers mon masque de plongée et je prend des photos en clignant des yeux pour ne jamais oublier ces moments.

– « Qui a faim ? »

– « Moi! »

– « Ah! En manque de salade? »

– « gnié. »

Les supermarché à Hawaii s’appellent Foodland. La première fois que j’ai vu ça, j’ai rigolé. C’est comme si en France on appelait les nôtre paradisdelabouffe, quelle idée. N’empêche que je les aime bien chez Foodland quand même (même si c’est ultra supra cher) parce qu’ils vendent des donuts. Et les donuts bah c’est ma vie (oui oui ils sont certifiés vegan !).

Un pokebowl, quelques donuts et de l’eau de coco, voilà mon régime Hawaïen. Et ce jour là c’est à l’ombre des palmiers de Waimea bay qu’on avait décidé d’aller avaler tout ça. La vague ne marchait pas, il n’y avait pas assez de houle mais c’était quand même crazy d’être là.

Et le mot « crazy » aurait pu être l’adjectif le plus qualificatif pour la soirée qu’on a passé au surfer bar ce soir là. What the fuck. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, les hawaïens ne sortent pas beaucoup, ou en tout cas, il n’y a que très peu d’endroits ouverts après 20h pour sortir boire un coup. Le QG là bas, c’était ce bar, le bar du magazine de surf « surfer » à Turtle bay.

Quand j’ai passé les pieds de la porte, après avoir du prouver que j’avais plus de 17 ans, j’ai halluciné. Les nanas étaient complètement déjantées ! Ça dansait le twerk comme jamais, les mecs se frottaient aux filles et les nanas étaient à moitié nues. Je suppose que ce n’est pas ça la culture Hawaïenne et que les quelques touristes américains avaient décidé de se faire remarquer. Moi, petite française que je suis, j’étais choquée, j’avais l’impression d’avoir été téléportée sur le tournage d’American pie et j’ai beaucoup ri. Epic !

Photos: Adam