Période, offshore, onshore, coeff… ce language ne vous est peut-être pas familier. Et pourtant, il est indispensable pour comprendre comment fonctionne l’océan et appréhender avec sérénité une session de surf. Comme le bulletin météo de France 2, les prévisions de surf sont incontournables pour les surfeurs. Elles permettent de savoir si les vagues seront grosses, si le plan d’eau sera clean ou s’il vaut mieux que vous restiez chez vous.

On vous l’accorde, la première fois sur un site comme windguru est toujours spéciale.  Vous aurez l’impression d’être une météorologue qui observe les précipitations en détail. Mais detrompez-vous, ce n’est pas si compliqué, nous allons vous le prouver et vous ne pourrez plus vous en passer.

Vous devez être capable en un coup d’œil de dire si les conditions vont être à votre niveau ou non.  Pour cela voici les paramètres les plus importants à observer et surtout à comprendre.

 

windguru

En prenant l’exemple de Windguru sur Anglet/Biarritz

Direction du vent: 

Si la flèche va vers la gauche c’est un vent offshore, c’est à dire un vent de la terre vers l’océan. Le spot sera clean, vous ne pouvez pas rêver mieux.

Si la flèche va vers la droite c’est un vent onshore, donc tout l’inverse. Un vent de l’océan vers la terre et souvent cela va détruire le plan d’eau et la direction des vagues.

Si la flèche va vers le bas ou le haut, c’est un vent side shore, c’est à dire un vent qui longe la plage et qui génère généralement des courants dans l’eau.

Vagues:

Cet indicateur va vous indiquer la taille de la houle en mètre. Lundi à 8h du matin la houle sera de 1m40. Mais attention, la houle n’indique pas la taille des vagues. Elles vont varier selon la période.

Période des vagues: 

La période des vagues est tout simplement le temps entre chaque vague. Plus la période est petite, plus le temps d’attente entre chaque vague est long.

Avec une période de 5 secondes, chaque vague sera espacée de sa copine de 5 secondes et surtout ces dernières déferleront avec une vitesse relativement faible (moins de 20km/h). Si il y a un peu de taille alors attendez-vous à faire un canard toutes les 5 secondes pour monter au pic.

Lorsque la période monte autour des 12 secondes (ce qui est assez fréquent en hiver) les vagues arrivent avec une vitesse de 25 Km/h, lorsque celle ci passe à 15 secondes la vitesse au take off pourra atteindre entre 35 et 40 Km/h. Et qui dit plus rapide à arriver dit aussi plus rapide à fermer. Si vous avez envie de partir en trip surf à l’autre bout du monde, faites très attention à ce facteur car les vagues de l’océan pacifique ou indien ont souvent une période très élevée (de l’ordre de 16 à 20 secondes). En méditerranée à contrario, la période est souvent plus courte.

En résumé, une bonne période est au dessus de 8, une mauvaise est en dessous (entre 5 et 7), et la période rêvée est de 12.

La période peut grossir les vagues, en effet si la période est grande, l’eau va s’amasser entre chaque vague et gonfler les vagues.

Le coefficient est aussi à prendre en compte bien qu’il ne soit pas indiqué sur windguru :

Le coefficient est la différence d’eau entre marée haute et marée basse. Plus le coefficient est élevé plus les vagues seront consistantes et rapides et meilleur sera le surf. Un coeff idéale est entre 50 et 70.

A savoir qu’il vaut mieux surfer à marée basse quand les vagues sont petites (50cm), il y aura moins d’eau et les vagues se formeront plus facilement.
N’hesitez pas à vous référer à la couleur des indicateurs. Plus ils sont foncés plus le vent est fort ou la houle est grosse, et donc réservé aux surfeurs confirmés.

En résumé les meilleures conditions sont : 

Un vent faible ou offshore, une houle de 1m au minimum, la marée montante et un coeff d’environ 60.

« Je me sers que de windguru et pour les marées… je les ai apprise par coeur ! » Maud Lecar, surfeuse pro.

Ces paramètres sont importants mais comment ça marche en détail ?

 

La taille des vagues : Celle ci est calculée par des bouées au large des spots qui vont relever la taille de la houle générée par les vents. En effet lorsqu’une houle de 1m est annoncée il s’agit de la taille de l’ondulation et non pas de la taille de la vague au niveau de la lèvre lorsque celle ci déferle. Une vague d’environ 1m pourra selon les spots atteindre jusqu’à 1m50 (du haut de la lèvre jusqu’en bas).

Il faut savoir que lorsque vous prenez une vague d’1m sur la figure c’est environ 1m³ d’eau qui vous tombe dessus (soit 1000 litres), lorsque c’est une vague de 2m qui s’écrase sur votre dos ce n’est plus du tout la même histoire puisque ce sont 10m³ d’eau (soit 10 000 litres) qui vont vous plaquer la tête contre le sable.

L’orientation du vent : Vous allez vite comprendre qu’un vent offshore est l’idéal (c’est à dire de la terre vers l’océan) et qu’au contraire, un vent Side shore (qui longent la plage) peut générer des courant violents. Il est aussi important de se renseigner sur les thermiques de la région qui peuvent améliorer une session (le matin) ou la pourrir (l’après midi). Pensez aussi que parfois la côte tourne et qu’un vent de sud sera bof dans les landes mais parfaitement offshore vers Hendaye.

L’orientation de la houle : Ce paramètre n’est pas à négliger. Prenons l’exemple des landes. L’idéal est une houle qui va arriver plein ouest, directement vers la plage. Si la houle est annoncée sud ou nord, il y a fort a parier qu’elle passe au large et que les vagues qui  arrivent sur le spot ne soient que des résidus donc pas clean.  Ou alors elles seront vrillées sur le banc de sable pour n’offrir qu’une droite là où il y avait une droite/gauche. Une houle de 1m qui arrive de travers peut ne donner que des vagues de 50cm si elle rencontre un obstacle. Et enfin, si la direction de la houle est « est », pas la peine de sortir du lit.

Les marrées : Nos amis méditerranéens ne sont pas forcément concernés mais pour les autres, le facteur marée montante ou descendante peut avoir des conséquences énormes sur la qualité du surf. En effet, lorsque la marée descend, les courants ne sont pas les mêmes que lorsqu’elle monte. Les baïnes se vident, les éventuels rochers sont à fleurs d’eau. En général sur le sable lorsque la marée est trop basse les vagues sont rapides et ferment. Souvent elles cassent sur très peu de profondeur et la chute est plus violente. Il n’y a pas de science exacte pour cela et le plus intelligent est de se renseigner auprès des locaux qui avec l’habitude pourrons vous renseigner.

La période: Trop souvent laissée pour compte par le surfer touriste, pas totalement comprise par le surfer aguerri, elle est pourtant primordiale dans le choix du matériel, voire même dans la perspective de se mettre à l’eau ou pas.

Sur les sites de météo vous la voyez apparaître à coté de la taille des vagues, par exemple 1m20 – 12sec. Ce sont ces secondes qu’il faut comprendre. Mais que faut il comprendre ? Ces secondes c’est le temps qu’il y a entre deux  vagues, ces mesures sont prises par des bouées au large. Les ondes générées par les vents sont donc plus ou moins espacées.

 

Si vous avez maintenant la tête pleine de paramètres qui vous paraissent un peu compliqué, n’ayez crainte vous allez finir par les comprendre. A force de tenter de les apprivoiser et surtout d’aller à l’eau et d’entendre « ça ferme ! ». Et si vous n’avez pas envie d’apprendre les marées par coeur, il vous reste la solution Nixon ! Quoi de mieux que d’avoir juste à baisser les yeux pour lire les marées ?

Surtout n’oubliez pas de surfer intelligemment et qu’il n’y a pas de honte à rester au bord lorsque c’est trop gros.

 

Notre sélection de site pour les prévisions :

Winguru – Surf Report – Allo Surf – Surfline

 

 

Photo: Morgan Maassen