Surfer c’est addictif. Et si cela l’est autant, c’est en partie dû à la difficulté de ce sport. Ramer longtemps pour n’avoir parfois qu’une vague de quelques secondes, se prendre des séries sur la tête et se faire plier sous l’eau, manger du sable dans le shore-break, enlever sa combinaison sur le parking un matin d’hiver… Les exemples sont nombreux. Mais si nous aimons ça, c’est parce qu’après tous ces obstacles, réussir à surfer une vague est encore plus gratifiant. Malheureusement, il existe des jours où la session nous a fait peur voire traumatisé. Chaque surfeur, débutant ou non, a déjà un jour vécu un coup de panique dans l’eau. Que ce soit pour un manque d’oxygène, une perte de confiance en soi au pic ou une houle plus grosse que prévue.
Nous ne sommes pas maître de la situation face à l’ocean et les conséquences peuvent être parfois un peu choquantes. Alors, comment reprendre confiance en soi après un wipeout ? Comment retourner à l’eau sans angoisse ? Voici nos tips.
Premièrement, il est important que vous re-appreniez à avoir confiance en vous dans l’eau sans trop tarder. Et pour cela, vous devez vous sentir à l’aise avec les conditions. Si vous avez l’habitude de surfer dans moins d’1m50, redémarrez dans un petit 80cm. Choisissez des conditions faciles, un plan d’eau rangé avec une montée au pic rapide sans obstacle. Quite à redémarrer avec un longboard. C’est primordiale, vous devez vous sentir en sécurité et rapidement !
Qui dit sécurité, dit bien entouré. On va certainement devoir vous bousculer un peu pour que vous vouliez bien remettre un pied dans l’eau après ce qu’il vous ait arrivé. Faites-vous bousculer par un ami qui vous embarquera avec lui dans l’eau et ne vous lâchera pas d’un pad. Si c’est un vrai ami, il vous dira « allez rame, je suis sur que tu peux le faire, regardes c’est hyper facile là, tu as déjà fait bien pire ». Si vous êtes cet ami, n’hésitez pas à encourager la personne angoissée, elle a besoin de vous, de se sentir soutenue.
Le plus dur en fait, est d’essayer de ne pas repenser à ce mauvais souvenir qui vous hante lorsque vous êtes à l’eau. Yaël nous avoue « Je me suis prise un pic de l’enfer version machine à laver option essorage, et depuis je suis tétanisée à l’idée que cela recommence. Je n’ai rien eu mais la peur de revivre ce moment m’angoisse ». Sachez, que c’est humain. 2 personnes sur 3 ne pourront pas s’empêcher de ressasser une mauvaise expérience au moment propice pour la revivre.
Malgré ça, il existe des solutions pour éviter d’y penser trop et de rester coincé sur la plage. Gardez à l’esprit les sessions qui vous ont fait du bien, pour lesquelles vous avez pris du plaisir. C’est psychologique, il faut donc faire un travail sur vous-même. Soyez positifs, respirez bien fort et dites vous « j’y vais, je peux le faire, je l’ai déjà fait ». Si vous avez suivi mes premiers conseils, vous aurez devant vous un spot hyper accessible et quelqu’un à côté qui saura, si votre petite voix intérieur ne le fait pas, vous sortir ces mots rassurants. Vous avez l’habitude de surfer seul ? Alors, moi je vous le dit. Vous êtes capables !
Vous êtes dans l’eau, au pic, ça y est. Les vagues défilent mais vous n’osez ramer que très légèrement pour vous placer. Vous êtes angoissé et pas assez engagé pour partir sur l’une d’entre elles. Il est important que vous sachiez que la première vague est primordiale. Si vous prenez du plaisir sur la première vague que vous allez prendre de la session, vous allez vous éclater dans l’heure qui suit et vous dire « Hey mais en fait, je suis capable ! ». Par contre, si vous choisissez la plus grosse, que vous tombez au take-off et que vous mangez la série qui suit, vous n’allez plus jamais avoir envie d’y retourner et la prochaine mousse sera un taxi direction la plage. Bien choisir sa vague pour la surfer avec aisance et avoir le sourire en remontant le pic, c’est ça le secret de la confiance en soi.
Et si ma mauvaise experience recommence comme je réagis ? Don’t panic. Voilà la bonne réponse. Si vous paniquez, votre rythme cardiaque va s’accélérer, vous allez vous épuiser plus vite à chaque mouvement, perdre de l’oxygène et surtout avoir du mal à réfléchir. Facile à dire, me direz-vous. On le sait, ici chez Allons rider on l’a vécu et ces conseils sont le fruit de ces expériences.
« La dernière fois, je me suis pris la planche d’un débutant dans la tête, je suis sortie de l’eau avec une énorme entaille sur le front. Après ça, dès qu’il y avait du monde à l’eau je ne voulais pas y mettre un pied. Puis un jour, j’ai recommencé à surfer avec une planche de débutant aussi grosse que les leurs. J’avais l’impression d’être aussi armée qu’eux et du coup c’est passé niquel. Depuis je suis revenue à ma short, heureusement. » Alice
« J’étais avec un pote, on avait checké le spot vite fait parce qu’on le connaissait bien et ça n’avait pas l’air si gros. Sauf qu’une fois que nous étions à l’eau, la houle est rentré et ce qu’on avait vu sur la plage n’était en fait que la fin d’une série. C’était énorme ! Bien trop gros pour nous. Il a fallu qu’on prenne une vague pour sortir, on avait pas le choix. Mon pote a pris la première qui l’a emmené direct sur la plage et je me suis retrouvé seul au pic. Le bad. J’ai paniqué. J’ai mis 30 minutes à finalement tenter de prendre une vague pour sortir. Depuis, je ne vais pas à l’eau tant que je n’ai pas vu passé au moins une série entière. » Axel
« Je suis partie en surf-trip et il n’y avait que des spots de reef, donc pas de sable au fond de l’eau mais des gros rochers coupants. Avec mon copain, on a eu la mauvaise idée d’aller surfer à mi marée et j’ai vu le reef de très prés. Depuis je déteste surfer quand je sais qu’il y a un rocher pas loin. Enfin ça c’était avant que mon copain ait la super idée de m’emmener surfer sur une petite vague hyper mignonne entre deux énormes digues de cailloux. La vague était tellement belle, je me suis éclatée et du coup les rochers m’ont fait ni chaud ni froid. Il faut se focaliser sur autre chose ! » Félicité
Comme vous pouvez le lire, vous n’êtes pas les seuls. Ayez donc les bons reflexes, n’en faites pas qu’à votre tête, prenez en compte les conseils et si ça ne marche pas mettez vous au poney.
Photo: Tim Kothlow