Il y a certaines aberrations dans l’univers du surf et celle là en fait belle et bien partie. Marie-Moana a 21 ans et surfe chaque jour les vagues les plus dangereuses de la planète. Aussi fou que cela puisse paraître, sur sa planche aucun sticker, zéro signe d’un quelconque sponsor. Pourtant, elle a tout pour elle: une belle bouille, des valeurs et surtout du talent. Si aucune marque n’a encore décidé de la soutenir, chez Allons rider elle nous impressionne. Rencontre avec cette surfeuse des îles dont les ambitions dépassent les concours de beauté de son île.

 

Hello Marie, comment tu vas ? Où es-tu sur la planète en ce moment ? 
Salut, ça va très bien, merci!
J’ai 21 ans et je viens de un peu partout dans le monde. Je suis une fille des îles, née d’une maman Tahitienne et d’un papa de la Reunion, petit paradis où je suis née et où j’ai grandis.
A l’âge de 15 ans, j’ai déménagé en Australie, sur la Gold Coast à cause de la situation dramatique des requins à la Réunion. Ces 2 dernières années j’étais entre Tahiti (mes parents y sont retournés) et la Gold Coast. En ce moment je suis de nouveau en Australie et j’essaye de m’y installer pour de bon.

Comment ton amour pour l’océan et le surf a démarré ? 
Ma famille a toujours été tourné vers l’ocean. Depuis petite, j’étais tous les week-ends sur un voilier ou à la plage. L’eau salée est depuis ma naissance un quotidien. C’est mon père qui m’a inspiré à surfer. Il n’a pas eu besoin de me forcer à commencer, l’envie est venue de moi-même. Vers l’âge de 6 ans je lui demandais de m’amener avec lui dans les vagues quand je le voyais partir avec sa planche. Puis j’ai commencé à me mettre debout sur le bodyboard dans la piscine. J’ai reçu ma première planche à Noël de cette même année, et à partir de là, on était encore plus à la plage! I was hooked!

 

Que fais tu dans la vie ? 
Depuis que j’ai eu mon bac S, je me suis consacrée aux competitions qualificatives (WQS) autour du monde. Cela m’a permis de voyager et de rencontrer des personnes extraordinaires. J’ai décidé de reprendre des études dès 2019, en Australie. Je vais quand même continuer la compétition en parallèle et je pense que cela peut être un bon équilibre.

Tu as l’air de pas mal voyager, quels ont été tes derniers voyages ? 
Mon dernier voyage a été les Mentawais pour un surf trip, c’était vraiment incroyable ! J’ai surfé des vagues magnifiques dans un endroit unique !
Je suis ensuite allé à la Réunion pour rendre visite à mes grand-parents qui y habitent toujours. Ça m’a fais plaisir de voir l’endroit où j’ai grandis, néanmoins j’ai eu un pincement au coeur du fait de ne plus pouvoir rentrer dans l’eau.

Je pensais pouvoir intéresser certaines marques avec mon parcours atypique mais il semblerait que non.

Tu es très talentueuse et je vois qu’il n’y a aucun sponsor sur ta planche, comment l’expliques tu ? Es tu en recherche de sponsor ou tu ne veux pas rentrer là dedans ? 
A vrai dire, c’est un mystère… Je pensais pouvoir intéresser certaines marques avec mon parcours atypique mais il semblerait que non. Cela reste extrêmement difficile de suivre le tour sans une aide financière substantielle et d’ailleurs si une compagnie voulait me prendre sous son aile je la représenterais du mieux que je peux à travers mes voyages et mes réseaux sociaux.

C’est quoi une journée de surf parfaite selon toi ? 
Pour moi le surf est avant tout s’amuser pour soi même. Une journée de surf parfaite, c’est être dans l’eau avec mon père et avec des vagues magnifiques: sans personne, sans pression, sans compétition. Même si malgré tout, la compétition est une part importante et incontournable du surf professionnel.

 

Que penses-tu de cette tendance à montrer ses fesses sur instagram avec une board sous le bras ? 
(rire) Je trouve ça rigolo. Beaucoup de filles se disent surfeuse grace à ce genre de posts.
Je ne suis pas contre une photo féminine (sans tomber dans la vulgarité bien-sur) de temps en temps. On est des filles, on peut avoir le côté surf tout en montrant notre féminité. Il ne faut juste pas tomber dans l’extrême et montrer ses fesses à tout va. Ça devient juste un image cliché et fausse du surf féminin.

Dans le cas où les surfeurs ne me font pas de cadeau au line-up, c’est très plaisant de ne pas se laisser faire et de déchirer la vague devant leur nez.

Comment vis tu le fait d’être une surfeuse aujourd’hui ? Est ce difficile de trouver ta place au milieu de tous ces mecs ? Es tu plus souvent entourés de filles ou de mecs à l’eau ? 
Suivant les endroits et les cultures, les filles ne sont pas considérées de la même manière. Dans certains pays les surfeurs sont flattés de voir une fille parmi eux et l’encouragent. Dans d’autres, ils profitent de leur faiblesse relative physique pour leur laisser que les miettes. Dans ce cas là, c’est très plaisant de ne pas se laisser faire et de déchirer la vague devant leur nez.

 

La plus grosse vague que tu as surfé ? 
Je pense que la plus grosse vague que j’ai surfé était à Uluwatu à Bali mais la vague la plus dangereuse était durant le tournage de la nuit de la glisse à Faaite, un atoll des Tuamotu  (Polynésie française). C’était un bon double overhead avec le reef qui sortait devant.

Ta plus belle anecdote en rapport avec le surf ? 
La question la plus difficile, il y en a tellement. (rire)
Je pense que l’un de mes plus beaux souvenirs était il y a 2 ans à Tahiti le jour de mon anniversaire.  Les vagues étaient magiques, on était entre copains et l’eau était clair.
Ma première vague j’ai eu un super jolie tube, ça a bien établie la journée. A la fin de la journée on a vu les baleines et fait du foil. C’était vraiment la journée parfaite !

 

T’entraines tu en dehors de tes sessions ? Quelles sont tes journées types ? 
Oui, je me reveille tôt pour une première session. Ensuite je vais faire un entrainement physique et je retourne en général surfer en debut d’après midi ou au sunset, ça dépend aussi des horaires de mon travail.

Mon moto préféré est «  Le meilleur surfeur dans l’eau c’est celui qui s’amuse le plus »

Quelle est ta philosophie de vie ? ton let motiv favori ? 
Venant des îles, ma philosophie est de s’amuser le plus possible avec les choses simples que la vie nous donne: la nature, l’océan, les relations amicales. Il n’y a que ça de réel.
Mon moto préféré est «  Le meilleur surfeur dans l’eau c’est celui qui s’amuse le plus ».
In the end, it’s all about having fun!

Ton futur objectif et pourquoi ? 
Mon futur objectif est de trouver un bon équilibre entre le surf et la fac et de faire de meilleurs résultats sur les competitions qualificatives. L’idéal pour atteindre ce but serait de trouver une aide financière.

 

Mahalo Marie ! Si vous voulez suivre ses aventures, nous vous invitons à vous rendre sur son instagram qui regorge de photos incroyables qui vont vous donner envie de tout lâcher pour vivre au bord de l’eau  turquoise board aux pieds.