J’avais tellement entendu de choses sur le surf à Hawaii que ce matin là je savais pas trop à quoi m’attendre. Première session à Hawaii, c’était un peu #dreamscometrue ou alors #jeflippemaisjelemontrepas. Finalement, c’était pas tant de surfer dans une eau avec des requins qui me faisait appréhender mais plutôt tout ce qu’on m’avait raconté avant que j’arrive et que je ne vous raconterai pas (sinon vous n’irez jamais).

On arrive sur le spot, on sort les boards du van, on enlève notre short et on est ready. Qu’est ce que c’est cool de pas avoir à enfiler une combi 5/4/3 avec chaussons et cagoule, j’ai déjà l’impression d’avoir économisé un peu d’énergie et je suis prête à ramer comme une ouf dans l’eau.

– « Heu… t’as senti ce que j’ai senti Adam ? »

– «  Quoi ? ça y est t’es amoureuse ? »

– «  Mais non ! Il pleut mec ! »

Hey merde. Si on m’avait dis que ma première session à Hawaii se ferait sous la pluie, j’y aurai jamais cru. Et puis c’était pas un petit crachin de poney… Il pleuvait bien comme il fallait, à tel point qu’on était déjà mouillés avant d’entrer dans l’eau.

Ce jour là, pour commencer tranquillement avec le jet lag, on avait décidés d’aller sur un spot de reef qui s’appelle Pulina Point à Haleiwa. Il y avait pas mal d’écoles de surf sur les vagues du bord et j’ai été super surprise de leur manière de fonctionnement pour ne pas déranger les autres surfeurs. Ils se mettent en cercle, allongés sur la planche, main dans la main et ils vont surfer par deux. Une fois que les deux sont revenus et ont eu de bonnes vagues, c’est deux autres qui lâchent le groupe et vont ramer au large. Bon au début, j’avoue avoir pensé que quelqu’un était mort et que c’était une cérémonie d’adieu… avant de me demander pourquoi ils avaient tous des lycra.

Les vagues étaient pas mal, bien qu’avec la pluie, le plan d’eau était assez mouvementé. J’avoue avoir surtout été obnubilé par la beauté du paysage et la clarté de l’eau plutôt que par les conditions dans lesquelles je surfais. Je savais que ça n’allait pas être la session pour scorer étant donné la fatigue que j’avais accumulé avec le voyage et puis je n’étais pas hyper sereine. Je découvrais un spot que je ne connaissais pas, à l’autre bout de la planète, les vagues étaient vraiment grosses au fond, il y avait un peu de courant et un peu plus loin au large, des gens plongeaient avec des requins. Il fallait faire abstraction de tout ça pour profiter du moment. J’ai eu quelques vagues sympa et je suis sortie de l’eau avec les mains fripées comme jamais.

On a passé le reste de la journée a checké les spots alentours qui nous ont fait baver pendant des années. Waimea bay, sunset, pipeline… C’était incroyable d’être là, j’avais du mal à réaliser. Je me faisais des petites piqures de rappels toutes les heures avec un énorme sourire sur le visage. « Putain Manon, t’es à Hawaii, you did it »…