La pluie avait décidé de nous accompagner encore quelques jours et les conditions de surf n’était clairement pas incroyables. On avait passé un petit moment au réveil à se demander si on irait à l’eau en face de la maison et finalement à voir la couleur de l’océan, on avait décidé d’aller se balader le long de la côte vers le sud de l’ile, histoire de voir autre chose que le north shore sur lequel on était depuis qu’on avait mis les pieds à Hawaii.

Accompagnés des autres surfeurs de la maison et d’un local, on a eu le droit à un tour de l’île avec quelques explications sur les légendes hawaïennes. J’avoue qu’à ce moment là, j’aurai préféré être dans l’eau mais aujourd’hui ça me permet de pouvoir raconter des trucs intelligents qui changent du « ouais c’était grave, mega offshore, petit swell bien orienté avec 12 de période… ». Enfin presque.

A Hawaii, tout se fait à base de shaka. Mais si, tu sais le petit geste de la main que font les chineese qui se prennent en photo devant la plage à Biarritz avec leur tee shirt « eat, (try to) surf, repeat ». Ici, quand une voiture te laisse passer alors que tu n’as pas forcément la priorité, c’est shaka, quand tu croises un local à l’eau, c’est shaka, quand tu arrives sur le skatepark, c’est shaka, quand tu te casses la gueule et que tu gênes, c’est aussi shaka. Le shaka, c’est le geste à faire si tu veux te sentir intégrer et ne pas te mettre à dos quelques locaux dans certaines situations. Bon… tu sais où je veux en venir, c’est un peu la minute culturelle.

Le shaka a été crée en 1978 par Tikanui Shaka alors qu’il surfait à backdoor… Non en fait pas du tout. J’ai appris que ce signe venait d’un agriculteur qui avait perdu ses 3 doigts du milieu en travaillant dans une plantation de canne à sucre à cause d’une machine. En face de ses plantations, il y avait une école et quand les enfants allaient à l’école, ils venaient voler des cannes à sucre et l’agriculteur leur faisait un signe de la main pour leur dire qu’ils étaient en sécurité et qu’il n’y avait pas de machines en service. Aujourd’hui ce signe signifie « aloha spirit » et est très utilisé partout à Hawaii et d’autant plus quand tu es touriste et que tu veux te faire respecter par les locaux. Souviens en toi si tu as prévu un petit trip là bas.

Ce jour là, on a fait pas mal de voiture pour découvrir les endroits typiques d’Oahu, comme Laie point (prononcé La’i’é), une ville Mormont où la vue est imprenable sur les montagnes hawaïennes.

J’ai d’ailleurs trouvé cet endroit assez bizarre car super croyant et oldschool. Les gens sont habillés de manière très strictes, il n’y a pas d’alcool, de soda ou de sucreries dans les supermarchés et tout le monde va prier le dimanche dans une église qui a une architecture assez flippante. Tu ne peux bien-sûr pas y rentrer sauf si tu as une lettre de ton église qui t’y autorises. Autant vous dire que je ne me baladerai pas là bas seule la nuit.

Après être allé manger quelques noix de macadamia à Pearl city (photo ci-dessus), on a vu d’autres trucs flippants mais à une autre échelle comme le shore break du célèbre spot de body surf, Sandy beach. Rien qu’en voyant les panneaux devant le spot qui indique risque de nuque fracassée, tu hésites à y mettre un pied. Mais c’était tellement beau à voir. L’eau était translucide malgré le ciel gris et la vague déroulait à la perfection. C’est franchement le seul endroit où j’aurai envie de me faire briser la nuque si vous voulez mon avis. Bon pas tout de suite, parce que demain direction pipeline.